Rien à voir avec le SRM de VMware - Site Recovery Manager - mais bien avec les environnements de stockage et leur gestion, mais il existe un lien, nous y reviendrons. Cette utilisation du terme dans un autre contexte confirme bien la "disparation" ou le laisser vivre de ces solutions par le marché, au départ très prometteuses. Le Gartner a publié son dernier Magic Quadrant à propose des SRM (Storage Resource Manager) combinant les SAN Manager et les SRM tels que nous les comprenions au départ par leur couverture logique de l'environnement. Le SRM trouve son sens dans une conjoncture difficile et des volumes de stockage en forte croissance. Le SRM offrait la possibilité de comprendre son environnement au sens utilisation, d'éliminer les doublons de fichiers, de libérer de l'espace, de surveiller et bloquer les accès, d'imposer des quotas et de retarder les investissements... Le SRM n'avait pas décollé tout seul, le secteur pensait que le moteur pouvait être utilisé dans l'ILM mais ce dernier n'a jamais confirmait aussi ses promesses: le lien applicatif et business pour aligner l'outil informatique sur les besoins de l'activité de l'entreprise. Dans la course à l'efficacité et l'optimisation du stockage, le SRM trouve parfaitement sa place. Je me souviens de la présentation désastreuse d'Enrique Salem, CEO de Symantec, lors du dernier SNW à Orlando en Avril dernier, il est sacrément mauvais sur scène, qui martelait le message "Arrêter d'acheter du stockage !!". Il doit être bon ailleurs, c'est sûr... Avec les projets de Virtualisation Serveur, le SRM redevient utile puisque tout est masqué et finalement assez compliqué en dessous. On comprend la nécessité de retenir des solutions visant l'optimisation des environnements et pas seulement leur administration. Le SRM, historiquement segmenté en 2 groupes: physique et logique, retrouve un semblant d'utilité, ce qui laisse présager de rapprochements entre acteurs. Le groupe physique est couvert par les SAN Manager donc plutôt lié à l'infrastructure des réseaux de stockage, la topologie, l'inventaire des unités, le zoning, les LUN... et le second groupe, la partie logique, plutôt sur les compréhension des environnements utilisant les ressources physiques comme les taux d'occupation, les migrations de données, la création de règles de déplacement de fichiers inactifs par exemple. Le SRM a évolué de solutions plutôt lourdes à base d'agent à des solutions légères et fonctionnellement plus complètes. Mais le SRM, longtemps perçu comme un "Nice to have" avec des projets longs à implémenter, semble peut-être retrouver une certaine adhésion des utilisateurs. Je n'y crois pas, ce sont les vendeurs qui estiment utiles de telles solutions dans les environnements virtualisés, reste maintenant à les compléter pour tenir compte des fichiers de fichiers, l'adhésion utilisateurs viendra ensuite poussée par les fournisseurs.
Le Gartner révéle quelques chiffres pertinents. Le marché du SRM en 2008 représente un montant de 725M$ en progression de 7,25% et devrait décliner. C'est donc un vrai segment pour un tel montant mais il devrait tomber à 711M$ en 2013 donc finalement assez stable, plutôt conservateur donc solide sur 5 ans. Les leaders sont:
- EMC avec 464M$ soit 64% de parts de marché (PDM) affichant 23M$ de baisse par rapport à 2007.
- IBM avec 95M$ soit 13% de PDM gagnant 14M$ par rapport à 2007.
- HP avec 59M$ soit 8% de PDM progressant de 23M$ depuis 2007.
- NetApp avec 32M$ soit 4% de PDM en progrès de 27M$ vis-à-vis de 2007.
- Symantec avec 23M$ soit 3% de PDM gagnant aussi 1.7M$ depuis 2007.
- CA avec 11M$ soit 1% de PDM.
Ces 6 acteurs représentent 684M$ soit environ 95% du marché. Tous les autres acteurs, insignifiants, se partagent donc 41M$ soit 5%. Misère. Un groupe se distingue par la complétude de sa solution: CA, EMC, HDS, HP, IBM, NetApp et Symantec, HDS reste une surprise ici et le second groupe plutôt isolé et niche avec les SAN Manager où seul Brocade se fait remarquer avec Akorri, NTP et Northern Parklife. On peut venir coupler les acteurs de DPRM (Data Protection Resource Manager) avec Aptare, Agite, Bocada, ServerGraph (Rocket), Arkivio (Rocket), Tek-Tools et WysDM (EMC). Parmi les produits historiques et actuels, citons les acteurs suivants:
- AppIQ s'est rapidement affirmé comme la rolls du secteur se faisant remarquer par HP qui l'a absorbé en 2005 pour devenir l'offre HP Storage Essentials.
- Arkivio sauvée de la déroute par Rocket Software qui a repris les actifs logiciels de l'éditeur de Mountain View et qui continue à proposer la gamme. Rocket possède aussi ServerGraph, spécialiste du DPRM (Data Protection Resource Management).
- Astrum éditeur américain acquis par EMC en 2003 pour la partie SRM logique voulant bâtir une vraie gamme SMB avec le SAN Manager acquis chez Prisa Networks quelques mois avant.
- BMC avait lancé au début des années 2000 une initiative ACMS (Application-Centric Storage Management) qui a pris l'eau très rapidement, l'éditeur rendant les armes et vendant même Patrol Storage Manager à EMC en 2003.
- CA martelait son offre BrightStor Storage Resource Manager qui avait le bon goût de supporter l'environnement Mainframe, ce qui l'a aidé à remporter des gros deals notamment chez nous.
- CreekPath éditeur américain repris lui par Opsware lui-même absorbé par HP.
- Crosswalk lui aussi américain est parti doucement sans faire de bruit. Il y avait 2 produits intéressants: iGrid, une solution NAS scale-out et ce fameux Storage Manager. On se souvient l'ancien CEO et fondateur de McData, Jack McDonnell, avait fondé aussi Crosswalk.
- Data Global éditeur Allemand, à regarder.
- EMC a fait une razzia avec Astrum et Prisa complétant son offre Entreprise ControlCenter.
- HDS a très vite compris l'intérêt de contrôler l'infrastructure et sorti son offre HiCommand Storage Services Manager qui câche HP Storage Essential. HDS vient même de signer un accord avec Aptare.
- HighGround a fait les frais de l'ambition de SUN en 2001.
- IBM a aussi voulu une offre SRM forte avec la large gamme Tivoli qui a reçu les apports de TrelliSoft, acquis en 2002.
- Monosphere avait tenté une approche SRM plutôt orienté provisioning et capacitif mais la niche s'est révélée trop petite, l'éditeur a été absorbé par Quest.
- Northern Parklife se débat toujours.
- NTP Software qui s'efforce de résister avec ses solutions orientées SRM logique pour Windows.
- Onaro, éditeur Israélien, est passé chez NetApp début 2008 pour environ 100M$ et remplace ainsi Symantec CommandCentral, un bon produit qui n'arrive pas à percer.
- Prisa Networks éditeur américain d'un SAN Manager acquis par EMC en 2002 pour 20M$.
- Quest Software confirme son intérêt pour le secteur avec la disponibilité du produit Quest Storage Horizon acquis de Monosphere début 2009.
- SANavigator, au départ une solution d'inventaire SAN, acquis successivement par McData puis par Brocade.
- Storability acquis par StorageTek puis par SUN et maintenant par Oracle, et qui va finir à la poubelle.
- StorScape, émanation d'Hermes SoftLab et Eurologic, est revenu dans le giron de nos amis Slovénes. L'expertise est restée mais le produit a disparu.
- SUN s'est toujours cherché sur cette partie et ces acquisitions ont toujours été des succès. Highground était la tentative de positionnement sur le SRM, elle est restée une expérience... puis est arrivé STK avec Storability mais toujours pas de grande révolution et adoption du marché.
- TeraCloud a été intégrée à Estorian.
- TrelliSoft a été acquis par IBM.
- Veritas SANPoint Control a disparu pour laisser la place à CommandCentral Storage qui couple le physique et le logique, issu de l'acquisition de NTP Storage Reporter en 2002. L'adoption du marché demeure faible.
- WQuinn, éditeur américain est passé successivement chez Precise puis chez Veritas et naturellement chez Symantec. On ne le trouve plus au catalogue.
Quelques absents et notamment Dell, les utilisateurs ne s'y trompent pas, Dell demeure un fournisseur d'un composant de l'infrastructure mais pas de la logique associée. Tous les acteurs sont Américains à quelques exceptions près comme Onaro, Data Global ou Northern Parklife sans évoquer StorScape. Il reste donc surtout EMC, IBM, HP, NetApp, Symantec et CA, le reste des acteurs est anecdotique.
Le retour du SRM est quand même surprenant, le marché attend le support complet des environnements de virtualisation serveur qui va servir de différentiateur entre les offres...
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